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Un nouveau respect pour la science bizarre, juste au cas où
 

Source: ABC News
https://abcnews.go.com/Technology/GlobalWarming/Story?id=2655729&page=1

Des parasols géants dans l'espace? Des épurateurs d'air géants? Des plans improbables pour contrôler la fièvre de la terre?
par Bill Blakemore
16 novembre 2006

Une certaine science bizarre est sérieusement examinée par des experts éminents du climat qui disent que ce serait une folie de ne pas préparer des mesures d'urgence pour essayer d'arrêter le réchauffement global en cours. Ça se passe malgré les risques bien connus des conséquences inattendues chaque fois que l'homme touche à la nature.

L'inquiétude des scientifiques est que les températures globales augmentent maintenant régulièrement et que le processus puisse aller au delà de tout espoir d'être stoppé seulement en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

"Ces idées de "géoingénierie" sont quelque chose que n'importe quel scientifique sérieux approche avec une extrême précaution", a dit à ABC News James Hansen, expert des études terrestres à la NASA.

"Mais nous sommes sur le fil du rasoir", dit il. "Nous avons seulement dix ans pour inverser les émissions de carbone, donc on trouve plus de scientifiques pour penser à ces choses".

Certaines idées étonnantes apparaissent - comme un parasol géant pour la planète terre.

La NASA a demandé au professeur Roger Angel de l'Université d'Arizona d'étayer son idée d'un gigantesque écran solaire dans l'espace.

Pour seulement 3 trillions de dollars (environ 2200 milliards d'euros), dit Angel, un "écran solaire" pourrait être constitué par des miroirs qui s'étendraient sur 2000 Km, à 1.5 millions de Km de la terre, pour bloquer une partie du soleil, rendant la terre plus fraîche.

Angel argumente sur le fait que bien que 3 trillions de dollars puisse sembler beaucoup, c'est moins de 2% du PNB mondial.

Mais que se passe-t-il si les dispositifs d'inclinaison des miroirs tombent en panne? Est ce que l'humanité pourrait vraiment construire les véhicules spatiaux requis nécessaires pour réparer quelque chose d'aussi énorme à temps? Et si le réchauffement incontrôlé se produit, est ce qu'il y aurait même assez de temps pour construire une telle structure massive?
Il n'y a pas de réponses nettes.

Certains scientifiques suggèrent de changer le bleu du ciel en un gris jaunâtre en injectant du dioxyde de soufre dans l'atmosphère au moyen d'un grande flotte d'avions.

Le dioxyde de soufre réfléchirait la lumière chaude du soleil dans l'espace.

Mais l'effet psychologique sur l'humanité d'un monde sans ciel bleu - sans parler des effets sur les plantes et les animaux terrestres - est clairement incalculable.

Et quel serait l'effet de tout ce dioxyde de soufre sur les océans dans lesquels il finirait bientôt par tomber?

Même si ce point n'a pas encore été résolu, le scientifique du climat Tom Wigley, du Centre National pour la Recherche Atmosphérique, promeut l'idée du ciel de soufre dans la première revue de recherche, Science.

Recouvrir les déserts

Un certain nombre de scientifiques ont suggéré de recouvrir d'énormes parties des déserts de la planète de feuilles de plastique pour réfléchir directement la lumière solaire dans l'espace, l'empêchant de réchauffer la terre.

Ça pourrait fonctionner parce que la lumière solaire incidente ou réfléchie passe à travers les gaz à effet de serre - contrairement à la chaleur infrarouge qu'une terre réchauffée dégage, qui est piégée dans ces gaz.

Mais les scientifiques admettent qu'ils ne sont pas surs de la façon de maintenir une telle immense surface réfléchissante: est ce quelques bonnes tempêtes de sable - déjà de plus en plus fréquentes sur notre planète en réchauffement - terniraient les feuilles réfléchissantes géantes? De combien d'aspirateurs auraient ils besoin?

Ensemencer les vagues... Mais qu'en est il des microbes?

Une autre idée sérieusement débattue parmi les scientifiques est d'envoyer une flotte de bateaux dans les océans pour ensemencer les vagues avec des particules de fer.

Le fer stimulerait la croissance massive de la myriade de minuscules planctons des mers, qui prospèrent avec un régime riche en fer.

Le plancton, qui adore aussi le dioxyde de carbone, en aspirerait ensuite une énorme partie - le même CO2 qui cause le réchauffement global.

Il y a juste quelques problèmes pour certains scientifiques: quand il meurt et coule au fond de l'océan, est ce que la plancton garde le CO2 à cet endroit, ou, en mourant, est ce que le plancton relâche le CO2 en même temps que ses fantômes et le renvoie dans l'air?

Et puis il y a les microbes.

Le professeur Édouard Bard du Collège de France à Paris fait remarquer que si le CO2 coulait avec le plancton mort puis était relâché, ça rendrait certaines parties des océans acides, le privant d'oxygène.

Ça créerait des conditions que des microbes marins adorent, différentes espèces de bactéries proliféreraient, relâchant des quantités considérables d'oxyde nitreux qui, comme Bard l'a dit à l'agence AFP, "est un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2".

Des engins qui attirent l'oeil.

Des interprétations d'énormes machines de "géoingénierie" pour combattre le réchauffement global qui attirent l'oeil apparaissent plus fréquemment dans les magazines scientifiques populaires.

L'une d'elles montrait un paysage parsemé de structures en forme de fourche de la taille de gratte-ciels dont les panneaux de persiennes, d'après l'interprétation, captureraient le carbone de l'air et le cacherait en quelque sorte dans le sol.

Incroyablement coûteux, d'après certains experts du climat. Certains ajoutent que ça pourrait rassurer les lecteurs qui supposent que la technologie fera d'une certaine façon disparaître le problème, mais c'est juste prendre ses désirs pour des réalités pour l'instant.

Les experts disent que le problème d'échelle est un des principaux obstacles - la taille massive de ce réseau de miroirs dans l'espace, le nombre de bateaux ou d'avions nécessaire pour saupoudrer la mer ou le ciel.

Mais l'audace humaine est réputée pour écarter de tels obstacles - au moins dans ses fantasmes.

Atomiser les ouragans

L'ancien directeur de la recherche sur les ouragans de la NOAA (Administration Nationale sur l'Océan et l'Atmosphère), Hugh Willoughby, a récemment examiné pour ABC News certaines des "idées folles et délirantes" pour arrêter les ouragans qu'il a reçu dans sa boite à lettres.

Un homme a suggéré de placer stratégiquement une série circulaire de bombes atomiques dans l'oeil en formation d'un ouragan.

"Ça ne fonctionnerait pas", dit Willoughby. "Et tout ce que vous obtiendriez serait un ouragan radioactif".

En dépit de telles conséquences inattendues, des scientifiques éminents du climat envisagent aujourd'hui des solutions technologiques rapides pour un problème beaucoup plus gros qu'un ouragan.

James Hansen de la NASA et plusieurs de ses collègues ont suggéré récemment, dans des publications de l'Académie Nationale des Sciences, que "l'ensemencement de nuages par des bateaux sillonnant des régions sélectionnées des océans mérite une étude" - parce qu'il a déjà été montré que les "aérosols" porteurs de particules qu'ils recommandent d'utiliser réfléchissent la lumière dans l'espace.

Toutes ces idées sont énormément controversées et il est difficile, disent les scientifiques, d'imaginer comment l'humanité pourrait être convaincue de débourser toutes ces ressources à temps - étant donné spécialement les conséquences inattendues. (NDT: facile, il suffit de ne pas lui demander son avis)

Pensez à ce célèbre exemple en Australie

Les archives parlent de 13 lapins domestiques apportés d'Angleterre en 1859 pour améliorer la qualité de la chasse sur une propriété. Quelques uns ont échappé aux coups de feu, se sont sauvés, et se sont reproduits... comme des lapins.

Le continent entier fut bientôt couvert de milliards d'entre eux - ce que les australiens appellent simplement "la couverture grise".

Une "barrière à lapins" fut construite aux débuts des années 1900, mais ça n'a pas eu beaucoup d'effets, et aujourd'hui l'Australie enregistre une perte de 720 millions de dollars par an pour les dégâts causés aux récoltes.