Ce dossier a été préparé
pour être soumis au 22° Séminaire International
sur les Urgences Planétaires, Erice, Sicile,
Italie, 20-23 août 1997
Lawrence Livermore National
Laboratory |
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Il a été suggéré que des
changements de climat à grande échelle,
principalement dus à l'injection dans l'atmosphère
de gaz à effet de serre en relation avec la production
énergétique par des combustibles fossiles,
devraient être évités par des réductions
agréées internationalement, par exemple
dans la production d'électricité. Les
impacts économiques potentiels de telles limitations
sont évidemment importants: 100 milliards de
dollars par an. Nous proposons que pour un coût
beaucoup plus faible, inférieur à 1%,
les effets thermiques moyens des gaz à effet
de serre pourraient être évités
de plusieurs manières, certaines d'entre elles
originales. Ces suggestions
sont toutes basées sur des particules qui empêchent
une faible fraction des radiations solaires d'atteindre
tout ou partie de la terre. Nous proposons des
recherches dirigées vers la réalisation
à assez court terme d'une ou plus de ces approches
peu coûteuses pour annuler les effets de l'injection
de gaz à effet de serre.
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Le point de départ du présent dossier
est le fait largement reconnu que l'augmentation de
l'ampleur prédite des températures moyennes
mondiales peut être annulée en empêchant
environ 1% des radiations solaires - insolation - d'atteindre
la terre. Ceci pourrait être réalisé
par l'éparpillement
de particules dans l'espace au voisinage de la
terre afin de réduire une petite fraction de
l'insolation. Si exécuté de manière
presque optimale, nous croyons que le coût total
d'une telle opération améliorée
d'éparpillement serait probablement de 1
milliard de dollars par an au plus.
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Nous concluons en suggérant que le
problème du changement de climat possible pourrait
être mieux résolu par l'application en
coopération de technologies modernes que par
des mesures internationales centrées sur des
interdictions.
Nous notons que des efforts dirigés vers la minimisation
du coût des technologies de réduction sont
spécialement en
accord avec la Convention sur le Changement de Climat
des Nations-Unies, dont l'article 3 spécifie
que les politiques et les mesures pour contrer le changement
de climat devraient être rentables pour assurer
un bénéfice global au moindre coût
possible.
Les grandes variations des estimations précédentes
sur la quantité de particules diélectriques
nécessaires pour la modulation à grande
échelle de l'insolation semblent provenir principalement
de références à des matériaux
dont la dimension est non optimisée, qui peuvent
gaspiller une certaine quantité de matière
(le choix optimal est de faire correspondre la taille
des particules à la longueur d'onde du pic de
la radiation spectrale solaire...)
En général trois types principaux de
particules existent pour disperser n'importe quel type
de radiation électromagnétique, y compris
la lumière solaire. Le plus simple est basé
sur n'importe quel matériau dans lequel le champ
électrique de la lumière provoque un déplacement
des charges électriques, dans ce cas n'importe
quel matériau peut être utilisé.
Ce genre de particules nécessite le déploiement
quasi optimal estimé de plusieurs
millions de tonnes de particules afin d'empêcher
une augmentation de température moyenne (globale
et temporelle) estimée de 3±1.5°C
associée avec un doublement du CO2 atmosphérique
durant le siècle à venir, le coût
correspondant est d'environ 0.5 milliard de dollars
par an.
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Des dizaines de milliers de tonnes de métal fortement
conducteur - à peu près 1% de la masse
des matériaux diélectriques requis - sont
nécessaires pour disperser 1% de l'insolation
totale de la terre; le coût correspondant est
de 0.07-0.14 milliard de dollars par an.
En principe, les plus efficaces de tous les matériaux
possibles sont des atomes et des molécules qui
dispersent la lumière par résonance. De
telles dispersions extrêmement fortes peuvent
être obtenues pour une fréquence adaptée
à un atome ou une molécule spécifique.
L'exemple le plus simple serait la dispersion d'une
étroite bande de lumière rouge par des
atomes de lithium ou de la lumière jaune par
des atomes de sodium.
Cette difficulté peut être surmontée
en élargissant la résonance (accompagnée
d'un affaiblissement proportionnel de la force de dispersion)
ou par l'utilisation de particules qui ont plusieurs
résonances séparées, ou plus efficacement
par une combinaison de ces deux approches. Une estimation
de l'ordre de un million
de tonnes de tels matériaux résonants
devrait suffire pour supprimer 1% de l'insolation totale
de la terre; le coût correspondant peut
être de 0.3-0.75 milliards de dollars par an.
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Comment les particules peuvent elles être dispersées?
Il y a trois choix évidents pour des sites de
dispersion de particules dans le cas de la modulation
de l'insolation qui nous intéresse. Un est la
stratosphère terrestre, le second est une orbite
basse de la terre (c'est à dire une orbite dont
le rayon pourrait être aussi grand que le double
du rayon de la terre) et le troisième est une
position sur la ligne entre le centre de la terre et
le soleil (approximativement cent fois le rayon de la
terre). Des trois options, la
position stratosphérique est de loin la moins
coûteuse; positionner des matériaux
dans la stratosphère actuellement est au moins
104 fois moins coûteux que de les mettre dans
l'orbite basse de la terre.
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Il semble donc tout à fait raisonnable de considérer
des ballons avec une enveloppe métallique ultra-fine,
partiellement gonflés avec un gaz élévateur,
par exemple de l'hydrogène, comme engins répulseur
de la lumière solaire, puisqu'on peut s'attendre
à ce qu'ils aient une durée de maintient
très longue dans la stratosphère.
10 puissance 17 (100 millions de milliards) de ces objets
(de 4mm de rayon) seraient nécessaires.
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Particules quasi-résonantes
Une troisième approche implique l'utilisation
de particules résonantes - quasi-résonantes
en fait - également déployées dans
la stratosphère.
Pour le court terme, études sur la modulation
de l'insolation faiblement risqué, nous proposons
l'utilisation de particules
sub-microscopiques composées de nano-gouttes
de perfluorohydrocarbone congelé chargées
de molécules de colorant organique sélectionnés.
Le coût total d'un tel système de modulation
de l'insolation à grande échelle pourrait
être assez compétitif, de l'ordre de 0.3-0.75
milliards de dollars par an.
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Une option distinctement différente de réaliser
une telle dispersion de matériau quasi-résonant
large bande puissant au voisinage des radiations optiques
est basée sur des molécules de colorant
organiques qui, en solution, manifestent presque idéalement
l'absorption désirée dans la présente
application.
Le fluide comportant les colorants pourrait être
dispersé dans la stratosphère à
l'aide d'un réservoir
dans un avion comme un aérosol fin approprié,
ses nano-particules individuelles gèleraient
rapidement grâce aux températures stratosphériques
et ainsi deviendraient photochimiquement inertes pendant
de longues années. Bien qu'une masse totale plus
grande pourrait devoir être déployée
pour constituer un tel système de dispersion,
la simplicité et le risque technique relativement
faible de sa création pourraient être des
considérations primordiales.
Il est aussi utile de noter en passant que les transitions
résonantes choisies... pourraient probablement
se situer exclusivement près des portions UV
ou IR des radiations du spectre solaire de l'atmosphère
de la terre, le "taillage du spectre" de la
lumière solaire vu de la surface de la terre
serait donc invisible
de la population. L'"impact environnemental"
perçu d'une
telle soustraction spectrale de l'insolation serait
ainsi essentiellement nul.
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Aujourd'hui, nos connaissances scientifiques et nos
capacités technologiques sont probablement déjà
suffisantes pour fournir des solutions à ces
problèmes; nos connaissances et capacités
dans un futur proche seront toutes les deux certainement
supérieures. Appliquer les capacités actuelles
de façon internationalement acceptable est un
problème indéniablement difficile, mais
apparemment beaucoup
plus simple que d'obtenir un consensus international
à court terme sur la réduction à
grande échelle de la production d'énergie
par les combustibles fossiles.
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Nous croyons que, avant un déploiement réel
de n'importe quel système de dispersion à
grande échelle pour moduler 1% de l'insolation,
des recherches internationales complètement transparentes
pourraient résulter en une opinion publique favorable
à une approche raisonnable, basée sur
la technologie, de prévention de défaillances
climatiques à grande échelle de tous types.
La coopération
internationale dans la phase de recherche, basée
sur une complète franchise, est nécessaire
et pourrait être suffisante pour obtenir la compréhension
et le support sans lesquels n'importe laquelle de ces
approches échouera.
Bien que nous ne prétendions pas avoir une expertise
quelconque en matière politique, nous notons
d'après l'opinion des experts que "la
stabilisation (des niveaux atmosphériques de
CO2) nécessite une réduction maintenue
et à long terme des émissions, substantiellement
en-dessous des niveaux actuels" [Wigley
TML, Richels R et Edmonds J, Choix économiques
et environnementaux pour la stabilisation de la concentration
atmosphérique de CO2, Nature 379, 240-3 (1996)]
et nous estimons que des
réductions mondiales "substantielles"
dans l'usage des combustibles fossiles durant les prochaines
décennies ne se produiront pas sans une probabilité
substantielle d'induire des conflits majeurs. |